La tentation est grande d’utiliser un correcteur automatique pour éliminer les fautes d’un texte. Il s’agit d’une solution rapide et le plus souvent gratuite. Il en va de même pour les traducteurs automatiques, qui permettent la traduction instantanée de votre texte dans la langue de votre choix.
Mais l’utilisation de ces logiciels peut mener à des erreurs graves. Quels sont les risques ? Pourquoi faut-il vraiment passer par un professionnel de l’écriture ?
L’incapacité d’un correcteur automatique à corriger les homophones, les erreurs graves générées
Quels sont les différents types d’homonymes ?
En linguistique, un homonyme désigne un mot ayant la même prononciation qu’un autre mot, mais une signification différente. S’il a la même orthographe, cet homonyme est dit homographe.
Exemple : le son est trop fort ; le son de blé est riche en fibres alimentaires.
Dans la première phrase, le son désigne le volume sonore. Dans la seconde, le son désigne les fragments d’enveloppe du grain du blé.
Lorsqu’un homonyme est homographe, la correction automatique fonctionne. Car il n’y a qu’une seule écriture possible, quel que soit le sens.
En revanche, le risque d’erreurs est énorme dans le cas d’homophones. Ces homonymes particuliers n’ont pas la même orthographe.
Exemple d’un homophone lexical : il a une voix grave ; j’ai choisi l’autre voie pour parvenir à mon but.
Dans la première phrase, la voix désigne l’ensemble des sons produits par les cordes vocales. Dans la deuxième, la voie désigne l’orientation prise (dans une carrière ou un parcours, par exemple).
Exemple d’un homophone grammatical : elle voudrait davantage de reconnaissance ; elle ne voit pas d’avantage à s’abonner.
Dans la première phrase, l’adverbe davantage peut être remplacé par « plus ». Dans la seconde phrase, il s’agit de la préposition de élidée suivie du nom avantage. Cet homophone peut être remplacé par « point positif » ou « bon côté ».
Pourquoi un logiciel de correction n’intervient pas sur les homophones ?
Le correcteur automatique est incapable de corriger un homophone. Car il ne prend pas en compte le sens de la phrase. À partir du moment où le mot existe dans sa base de données, il ne corrige rien.
Donc, si j’écris voix par erreur à la place de voie (ou vice versa), un logiciel ne peut pas voir la faute d’orthographe. De la même façon, pour un homophone grammatical, si la tournure existe et l’accord est correct, rien n’est corrigé. Ainsi, dans l’exemple ci-avant, si j’écris d’avantage à la place de davantage (ou vice versa), un correcteur automatique n’intervient pas.
Un texte avec des homophones erronés perd tout son sens. Il peut aussi mener à des méprises terribles. Or, la langue française est remplie d’homophones. Donc les erreurs liées à l’utilisation d’un correcteur automatique sont forcément très fréquentes.
Exemples d’erreurs graves de communication dues à des fautes liées à des homophones
Voici deux phrases repérées malheureusement dans des supports de communication :
« Chez les Bernier, nous sommes bouchés de père en fils. »
Dans cet exemple, ces professionnels sont en réalité bouchers (métier) de père en fils et non bouchés. Bouchés reviendraient à dire qu’ils entendent mal. Ce qui n’a rien à voir…
« Comment résonner un enfant qui refuse d’aller à l’école ?… »
Dans cette phrase, le verbe résonner a été employé à la place du verbe raisonner. Le premier désigne la production d’un son accompagné de résonances (cloche qui résonne, par exemple). Le deuxième signifie chercher à amener quelqu’un à adopter une attitude raisonnable.
Qu’en est-il d’une traduction automatique ?
Le piège des homographes
Dans une traduction automatique, les homographes représentent la catégorie de mots qui va poser le plus de problème. Pour rappel, des homographes désignent des mots qui ont la même orthographe, mais une signification différente.
Si votre texte à traduire contient des homographes, le logiciel risque de ne pas choisir le mot ayant le sens souhaité. En effet, contrairement à un être humain, l’informatique ne peut pas comprendre un texte. Le logiciel ne peut donc pas tenir compte du sens des mots pour chaque phrase. Or, les homographes sont très courants dans la langue française.
Exemples de fautes graves induites par des traducteurs automatiques
Exemple 1
Texte en français : « Tous mes fils sont mélangés. Je dois faire du tri, avant de commencer mes travaux de couture. »
Traduction automatique erronée en anglais : « All my sons are mixed up. I have to do some sorting before starting my sewing work. »
Dans cet exemple, l’auteur du texte en français parle de ses fils pour la couture et non de ses enfants de sexe masculin. Le traducteur a malheureusement traduit par « sons », soit le deuxième sens de fils.
Exemple 2
Texte en français : « J’aime les avocats. Mais je n’aime pas les crevettes »
Traduction automatique erronée en anglais : « I like lawyers. But I don’t like shrimps. »
Dans cet exemple, l’auteur du texte en français parle des fruits de l’avocatier et non pas des professionnels chargés de défendre leurs clients. Or, le traducteur a choisi de traduire avocats par lawyers, soit le deuxième sens.
L’intérêt de passer par un professionnel de l’écriture
Des fautes d’orthographe peuvent ternir votre image, et au-delà, celle de votre entreprise. Si vous ne maîtrisez pas l’écriture des homophones, vous pouvez malheureusement écrire, sans le vouloir, un mot à la place d’un autre. Cela peut générer des quiproquos ou choquer vos clients. Dans les deux cas, cela aura des répercussions négatives sur vos relations professionnelles et le nombre de contrats validés.
Comme nous l’avons vu précédemment, ces erreurs ne peuvent pas être évitées si vous passez par un correcteur automatique. Seul un professionnel de l’écriture est à même de comprendre le sens global d’un texte et ses subtilités. Ce dernier corrige donc les homophones.
Il en va de même pour la traduction d’un texte. Seul un traducteur professionnel peut veiller à conserver le sens initial de chaque phrase de votre texte.
Parce qu’il ne peut pas tenir compte du sens des phrases, un logiciel ne peut pas non plus intervenir sur les fautes suivantes :
- Choix de la ponctuation ;
- Pléonasmes ;
- Paronymes (mots ressemblants employés par erreur) ;
- Choix des temps des verbes ;
- Lourdeurs…
La valeur ajoutée d’une personne experte se révèle donc très importante.